Le 20 mars 2016, l’Unesco a annoncé la création de la réserve de biosphère Gran Pajatén. Le projet dans lequel vous plantez des arbres fait désormais partie de la plus grande réserve de biosphère du Pérou : 2,4 millions d’hectares de forêt amazonienne !
Retour sur l’histoire qui nous a amené à cette reconnaissance.
Le projet de reforestation Alto Huayabamba a vu le jour en 2008 en Amazonie péruvienne. A l’époque, chez Alter Eco, nous achetions du cacao bio et équitable à la coopérative Acopagro. Le marché du carbone commençait à se développer, les entreprises étaient en recherche de crédits carbone pour compenser leurs émissions de CO2. Nous nous sommes dit que si les producteurs vendaient des services en plus de cacao, ils auraient accès à un meilleur niveau de vie.
De là est née l’idée de vendre des services écosystémiques sous forme de crédits carbone, et les arbres étaient la solution idéale : la zone était menacée par la déforestation, planter des arbres permettait de capter le carbone, et vendre des crédits devenaient une source de revenu supplémentaire pour les producteurs.
Nous avons créé Pur Projet pour développer cette idée de vente de crédits carbone. Alter Eco a lancé son chocolat parfait : bio, équitable et compensé chez les producteurs ! Nous n’imaginions pas l’impact qu’allait avoir le projet Alto Huayabamba. Planter des arbres se révélait comme le meilleur investissement que nous puissions faire pour la planète.
Il s’agissait de les planter au sein des parcelles de cacao, suivant le modèle de l’agroforesterie. Localement, les bénéfices se sont révélés très rapidement : ombrage pour les cacaoyers, retour de biodiversité, amélioration de la qualité du sol, amélioration de la rétention d’eau et meilleure résistance aux périodes de sécheresse, réduction de l’érosion des sols et meilleure tenue des parcelles à proximité immédiate du fleuve, augmentation de la quantité de cacao produite et amélioration de sa qualité..
Le projet a rencontré un réel engouement. De nombreux producteurs non-membre d’Acopagro ont voulu s’y joindre. Une fondation locale a été créée pour le gérer : la Fundacion Amazonia Viva (Fundavi). Puis, le gouvernement régional a octroyé 300 hectares de forêt primaire voisine à la Fundavi afin qu’elle assure la préservation de cette forêt menacée. Au projet de reforestation s’est donc ajouté un programme de conservation forestière entièrement développé et géré par les communautés locales de petits producteurs. L’ensemble de la démarche Biocorridor Martin Sagrado a été reconnu et intégrée dans le réseau mondial des Forêts Modèles.
Et 8 ans après, c’est avec une joie immense que nous accueillons la nouvelle de l’intégration du projet dans la réserve de biosphère Gran Pajatén . Il fait désormais partie de la plus grande réserve de biosphère du Pérou et s’inscrit dans un programme visant à établir une base scientifique pour améliorer les relations homme-nature au niveau mondial, et encourageant les approches novatrices pour un développement économique respectueux des valeurs sociales, culturelles et écologiques.
Voici l’annonce telle que publiée sur le site de l’Unesco le 19 mars :
Gran Pajatén (Pérou) – Au cœur de la Cordillère centrale, cette réserve de biosphère se caractérise par des altitudes élevées et par un écosystème primitif. Elle englobe le Parc national del Río Abiseo, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, qui abrite une faune et une flore des forêts tropicales humides caractéristiques de cette région des Andes. Le taux d’endémisme y est élevé. C’est notamment le seul endroit où l’on trouve le singe laineux à queue jaune, une espèce auparavant considérée comme disparue. Gran Pajatén désigne aussi un site archéologique, situé dans la forêt de nuage andine péruvienne, qui donne un aperçu de la société pré-incaïque. Plus de 170 000 personnes vivent dans la réserve. Les principales activités sont l’agriculture (cacao, café), l’élevage et l’exploitation minière.
N’hésitez pas à visionner la vidéo qui présente le projet. Merci à vous d’y avoir contribué !